PAS DE PLEURS
CÉCILE FRÈRES
"Pourquoi ce silence ?
Un silence assourdissant, étourdissant, choquant. Que se passe-t-il ? Je suis descendue à la cave, comme me l'a demandé maman, chercher un pot de confiture. C'est au moment où je l'ai trouvé, c'est lorsque j'ai lu l'étiquette, que mes oreilles ont perçu ce silence, ce rien, ce plus rien du tout. Instantanément, j'ai saisi la gravité de la situation. Il s'est passé quelque chose, quelque chose de grave, mais j'ignore quoi et dans quelle proportion ?
Je fais demi-tour, je remonte l'escalier de la cave, doucement, tout doucement, marche après marche. Pour la première fois de ma vie, la présence des rats, des souris, des araignées et de tous les habitants de ce monde souterrain ne génère plus en moi d'inquiétude. Je resterais bien, pour une fois, ici, à l'abri. Je pressens que quelque chose de sinistre m'attend à l'étage supérieur. Arrivée en haut des marches, je pose la main sur la poignée de la porte, ma main tremble, tout mon corps tremble. La peur, une peur bleue s'infiltre en moi, parcourt mes veines et me glace le sang. J'ai froid, je grelotte, mes dents s'entrechoquent.
Je dois me préparer au pire. Pour ce faire, je respire longuement, doucement, tentant d'apaiser mon cœur qui cherche à sortir de ma poitrine. Enfin, je prends mon courage à deux mains et ouvre la porte.
Le choc."